#1maispas3: améliorons notre démarche pour un candidat commun

Depuis un mois un certain nombre d’appels fleurissent pour appeler à une candidature commune de la gauche et des écologistes à la présidentielle. Si je partage la finalité, je ne suis pas à l’aise avec certains trucs que je vais essayer de développer dans cet article.

La querelle des égos

Je commence par un reproche facile : il s’agirait d’une querelle d’égo. Évidemment, les deux protagonistes restants ont des égos énormes, sans quoi ils ne se seraient pas présentés à l’éléction présidentielle qui a l’air particulierement dure.

Pour autant, il ne faudrait pas croire que les gens qui les soutiennent ne soient pas un peu critique, et laissent libre cours à leurs ambitions personnelles. Les deux acteurs sont dans des aventures collectives, et ne peuvent choisir seuls des devenir de ces aventures.

Les appels ne sont pas neutres

Les formulations sont souvent orientées vers un ralliement de Jean-Luc Mélenchon à Benoît Hamon, comme si l’inverse était inimaginable. C’est maladroit à plus d’un titre. Cela braque les insoumis, et cela met Benoît Hamon en position de force dans la négociation. Les insoumis vont donc avoir tres peu de raisons d’y aller.

L’injonction à s’entendre

La majorité du temps, les actions consistent à dire parlez-vous en mettant de la pression. Il faut bien comprendre que cette négociation, ni le PS, ni les Insoumis n’en ont envie. Il va falloir faire des compromis, prendre des risques, … Il faut donc au maximum proposer des solutions si on veut que cela puisse fonctionnera.

Je serais curieux de savoir combien de signataires ont été à des réunions unitaires, ou ont été voir si dans leur circo un accord était possible.

La situation est asymétrique

Si, lors de la campagne des primaires, Benoît Hamon a montré des signes d’ouverture, depuis un mois pas grand chose:

  • Il avait dit qu’il appellerait Jean-Luc Mélenchon et il ne l’a pas fait.
  • Il a répondu à la vidéo qui lui demandait des garanties qu’il ne donnerait aucune tête. Ce qui est une astuce pour éviter de répondre sur le fond, faisant passer les insoumis pour des extrémistes révolutionnaires.
  • Il n’a pas non plus répondu au courrier.
  • La ou sa candidature n’était pas un préalable, il y a rapidement eu la certitude d’un bulletin Hamon à l’élection.

Par ailleurs, bien qu’ayant défendu des idées proches de celles des insoumis, il a commencé par aller voir Cazeneuve et Hollande. Il y a eu un flottement autour de l’abrogation de la loi El Khomry. On n’arrive pas à savoir si il soutient/est soutenu par le Parti Socialiste, voir notamment cet article. En clair, il existe des doutes sur son désir d’ouverture, et sur sa capacité à mettre en pratique son programme si il est élu.

De l’autre coté, on a un mouvement qui a donné peu de signes d’ouverture jusqu’à la désignation de Benoît Hamon, mais qui est à l’initiative depuis via cette video du 1er février, et ce courrier. On peut quand même reprocher un ton dur vis à vis du PS.

Par ailleurs, sans juger du contenu, on doit reconnaitre que les insoumis ont un programme détaillé, et une stratégie claire.

Il me semble donc difficile aujourd’hui de s’adresser aux deux candidats de la même manière.

Pour ma part

J’estime donc que le rôle des militants pour un candidat commun est d’obtenir de la part de Benoît Hamon des éclaircissements. Et il ne s’agit absolument pas de prendre parti pour Jean-Luc Mélenchon, mais bien de faciliter la négociation.

Et par ailleurs, qu’il faut aller sur le terrain parler aux différents acteurs pour que plein de candidatures communes apparaissent aux législatives.